by Leo Carre en Corentin Mengual | Vol 41 (4) 2023
Résumé: Cet article propose d’étudier l’actualité du délire de revendication dans la clinique des personnes adhérant à une idéologie radicale et, plus précisément, au discours salafo-jihadiste. S’appuyant sur les éléments biographiques et les fragments de discours d’Amédy Coulibaly, il interroge la logique subjective qui a pu sous-tendre la systématisation de son délire avant la survenue de passages à l’acte. Nous présenterons dans un premier temps comment la psychiatrie classique a dessiné les contours du délire de revendication et quels point ont porté à débat entre les différents auteurs. Puis nous présenterons l’apport de la psychanalyse lacanienne en la matière, dont nous utiliserons les outils pour interroger la clinique de la revendication délirante et la logique de la position paranoïaque. Enfin, nous analyserons le cas d’Amédy Coulibaly pour illustrer l’actualité de cette entité psychopathologique à l’aune de la ‘radicalisation’.
by Joris De Bisschop - Ariane Hofmans - Clara Novaes - David Van Bunder | Vol 27 (3/4) 2009
Cet article est la retranscription de l’interview avec le psychiatre Jean-Claude Polack. Dans la deuxième partie de l’interview, l’interviewé parle de quelques influences théoriques de la Psychothérapie Institutionnelle: Lacan, Pankow, la phénoménologie, la relation entre Guattari et Lacan. L’interview se termine par une réflexion sur la prise en charge des psychotiques en cabinet.
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by Antoine Menard | Vol 27 (3/4) 2009
Le quotidien, ce condensé d’espaces et de temps dans lequel je suis amené à faire, seul ou avec d’autres, implique une analyse permanente de l’institution qui organise le lieu dans lequel “ça se passe”. Pour qu’il soit un support favorisant l’émergence de ce qui est autre à soi-même, il doit pouvoir être aseptisé des idéologies colportées par les instances politiques et économiques qui financent le fonctionnement de ce lieu et des bonnes intentions que chacun de ceux qui y travaillent ont à l’endroit de celui dont ils sont censés “prendre soin”. Plus encore, Hector me pousse au pied du mur: comment faire lorsque la parole semble être le moyen pour parvenir à maintenir l’homogénéité d’un monde exclusivement assujetti au besoin et à sa satisfaction, lorsqu’elle constitue le ciment qui bouche les brèches, les “ouverts” de ce monde “incestuel”, lorsqu’elle devient l’arme redoutable grâce à laquelle l’altérité est refusée. S’il est possible de considérer le langage comme une institution, l’analyse que Marx développe au sujet du concept de fétiche et de la forme monnaie nous éclaire sur le fait qu’une langue, celle que parle l’économie “chrématistique”, réduit le langage à n’être qu’institué. Il y est alors préféré la signification sûre et univoque qu’un code délivre plutôt que la plurivocité et l’inconnu du sens des symboles qui nous sont donnés à tendre. Qu’en est-il de la fonction de la parole et de ses modes de propagation dans les divers lieux de soins? Sont-ils organisés de manière à garantir à minima la reconnaissance symbolique en jeu dans la parole? Une réflexion s’engage alors sur le statut épistémologique des concepts et théories que la littérature analytique nous offre et de la manière dont nous pouvons nous y attacher.