Des frontières pour se rencontrer. Quelques réflexions autour de la psychothérapie institutionnelle
De nos jours en psychiatrie, la liberté de circulation, à savoir le préalable à toute entreprise thérapeutique, est remplacée par les frontières qui sont celles du renfermement et du cloisonnement. À cause de l’actuel engloutissement de la psychiatrie dans la santé mentale, dans la médecine déshumanisée et comptable, les frontières ne remplissent plus leurs fonctions de délimitation et de passage. L’auteur explore les frontières spatiales (image du corps, transfert dissocié, “situèmes”, constellation transférentielle) et les frontières temporelles (rites de passage, rythme de base de la vie, enveloppes proto-narratives) pour indiquer comment celles-ci peuvent redevenir des membranes, des lieux de potentialités. Nous assistons aujourd’hui à la chronique d’une mort annoncée de la psychiatrie! On approche du moment où il sera impossible de pratiquer décemment, humainement, la discipline noble et complexe qu’est la psychiatrie. L’éthique médicale bafouée, l’heure est donc à la résistance.